PETITES CHRONIQUES DU CLIMAT À ST-SIGISMOND

par Jean-Marc Reboul

 

16Les jours de brouillard

Le brouillard, un nuage presque comme les autres

 

Avec, en moyenne dans notre village, une cinquantaine de jours de brouillard par année, il est pertinent d’aborder ce phénomène météorologique, pas vraiment apprécié, sauf quand l’église de St-Sigismond émerge et semble naviguer sur une mer de brouillard à ses pieds...

 

Un jour de brouillard est considéré comme tel lorsqu'il y a eu du brouillard à l'une des trois périodes d'observation quotidiennes (matin, midi, soir). Par conséquent, un jour où le brouillard se dissipe en début de matinée et où le soleil brille ensuite est également considéré comme un jour de brouillard dans les statistiques.

        Le brouillard n’est rien d’autre qu’un type de nuage (des gouttelettes d’eau en suspension dans l’air), mais pas n’importe quel nuage. Il s’agit du nuage le plus bas que l’on puisse trouver vu qu’il se forme au niveau du sol. Mais c’est une question de perspective vu qu’on parle de brouillard quand la visibilité est réduite à moins d’un kilomètre.

Types et formation

Plusieurs types de brouillard peuvent être décrits (voir article sur Wikipedia), mais le plus répandu est le brouillard radiatif ou de rayonnement, en automne et en hiver.

Ce brouillard se forme la nuit lorsque le ciel est dégagé et le vent faible. L’air se refroidit au niveau du sol et une couche d’inversion se forme car l’air froid dense ne s’élève pas. En se refroidissant, l'air atteint un état de saturation où il ne peut plus contenir toute l'humidité sous forme de vapeur invisible1. Cette vapeur d'eau en excès commence à se transformer en liquide, elle condense pour former une fine couche de brouillard qui va ensuite progressivement s’étendre et s’épaissir. Pour que le brouillard de rayonnement se forme, quelques ingrédients sont nécessaires. Il faut que l’air soit suffisamment humide, qu’il n’y ait pas de vent et qu’il y ait assez de noyaux de condensation (tels que des aérosols) pour favoriser la formation de gouttelettes d’eau. Il faut également que le ciel soit dégagé afin de favoriser le refroidissement nocturne.

Les longues nuits d’automne et d’hiver favorisent la formation de brouillard. C’est donc entre les mois d’octobre et de janvier qu’il est le plus fréquent. Les statistiques du tableau ci-dessous (de 1993 à 2024) montrent qu’il y a moyenne 6 jours de brouillard en octobre et novembre.

Du brouillard de moins en moins fréquent ?

La diminution du nombre de jours avec du brouillard, est à attribuer, au moins en partie, à l’amélioration de la qualité de l’air grâce à la diminution des concentrations de toute une série de polluants, avec entre autres le dioxyde de souffre.

 

Tirer des généralités à partir d’un tel tableau n’est pas chose aisée, mais on peut rapidement voir qu’octobre et novembre arrivent en tête (182 et 183), avec 5,9 jours en moyenne.

Curieusement, le mois de mai n’est pas loin avec ses 170 jours en 30 années.

Des chiffres réconfortants : Avec un tableur (LibreOffice Calc, …), il est facile de savoir qu’entre le 01/10/1993 et le 31/05/2024, il s’est écoulé 11200 jours. Enlevons les déplaisants 1554 jours de brouillard, il reste 9646 jours sans !

1 Plus la température de l'air est élevée, plus l'air peut contenir de vapeur d'eau. Si celle-ci baisse, l’air atteint son point de rosée, c'est-à-dire la température à laquelle l'air ne peut plus contenir toute l'humidité sous forme de vapeur qui commence à se condenser en gouttelettes d'eau.